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PRESSE

Peux-tu nous raconter ton parcours et tes activités artistiques ?

Je suis née au sein d’une famille fantasque et amoureuse des mots, très à l’aise avec le corps et avide de transgression, de liberté.  Après une scolarité assez médiocre , un bac décroché par hasard, j’ai travaillé dans des théâtres pour être indépendante. J’ai su très tôt que l’image serait mon médium de prédilection.  Passionnée de cinéma, c’est à travers ce prisme que j’ai découvert la photographie. J’ai réalisé beaucoup d’autoportraits, par facilité. Puis le besoin de capter les autres corps dans ce qu’ils ont de plus brut et déséquilibré s’est imposé à moi. J’aime mettre en lumière la diversité des corps , leurs failles, ceux qu’on appelle les “corps invisibles” : personnes âgées, racisées, transgenre, loin des normes imposées…

Quand es-tu “tombée” dans la photographie ? Tu te souviens de tes premiers clichés ?

Un peu par hasard. Je voulais être réalisatrice mais j’étais (je suis ) trop paresseuse.  La photo m’a semblé plus facile d’accès, je pouvais être autonome et inventer mes histoires sans toute une équipe. Mes premières images étaient assez esthétisantes, je cherchais à faire du joli, à plaire. J ai mis du temps à être réellement honnête  dans mes photos.

Y a-t-il des artistes qui ont compté.e.s dans ta carrière ?

Surtout des cinéastes et des acteurs.actrices.

On parle souvent de la misogynie dans le milieu artistique . Te sens tu investie d’un rôle par rapport à ça ?

Oui et non. Je ne me suis jamais considérée comme une “femme-femme” . J’ai la chance de n’avoir jamais subie de harcèlements ou agressions sexistes. J’écoutais mes amies vivre des expériences douloureuses, oppressives et je ne me sentais pas concernée. Puis est venu Me too. Et mon rapport au féminisme a évolué. Je suis plus consciente des dominations systémiques, des violences intériorisées, intégrées, notamment avec mes amoureux. Je me sens bien plus concernée et solidaire. Ce n’est pas mon combat premier mais il fait parti de ma réalité, il est essentiel.

En quoi est-il important pour toi, à travers notamment le choix de tes sujets, d’ajouter une visibilité queer à tes travaux ?

Je ne me sens pas appartenir au milieu Queer, j’ai raté le coche je crois, pas ma génération ou pas mon univers. Je fréquente beaucoup de personnes (photographes, modèles, militants.tes..) pour qui cette visibilité est primordiale, je les soutiens à fond, mais encore une fois, je ne pense pas qu’on puisse être de tous les combats. Le mien est de montrer TOUS les corps dans leurs altérités, toutes générations confondus. Mon fils de 8 ans pose pour moi depuis toujours, ma mère aussi. Et j’aime ces ponts entre les âges et les corps.

Vanda Spengler : sidérations

Née en Suisse, Vanda Spengler a eu comme grand-mère l’éditrice et romancière Régine Deforges. Si bien que très tôt elle a acquis le goût de la transgression et de la liberté. Ignorant les tabous, elle a choisi – à l’inverse de son père sulfureux éditeur – l’image et son soufre comme expression. Elle capte les corps et sa « viande » (Artaud)  dans ce qu’ils ont de plus brut, primitif et déséquilibré.
 
Elle joue dans des séries comme « Carcasse » ou « Mater Dolorosa » avec la nudité mais sans jamais s’en moquer, bien au contraire. Elle « l’utilise » sans le réduire à un objet de fantasmes. Vanda Spengler crée divers cérémoniaux (par fois inquiétants) en instruisant des liens entre l’imaginaire et le réel de manière sidérante. Entre grâce et violence elle monte la scénarisation d’une singularité qui mixte l’épouvantable et la drôlerie.
 
Celle qui vénère son lit, déteste le matin (« ce qui est bien dommage vu la qualité de la lumière matinale » ajoute-t-elle) et voulait devenir réalisatrice de films et faire rire les gens explore bien des champs des possibles. Proche des univers de Lars Von Trier et de ses premiers amours – Emil Cioran et Charles Bukowski, elle fait preuve d’un certain courage qui peut se cacher sous le kitsch et le ludique. Dans sa dernière exposition, le corps – impasse du tout – se déplace sous sa voûte, à la croisée des ogives. C’est lui que les pénitents enferment et cachent en sacrifiant à l’inconscient ce qu’il entend afin d’éviter de le soumettre à la tentation du plaisir sauf bien sûr celui de la souffrance. Mais Vanda Spengler l’artiste illustre au plus haut point ce que cela cache.
 
Jean-Paul Gavard-Perret
 

« Pour parler du travail photographique de Vanda Spengler, le mieux est de se passer d’introduction et de plonger directement au coeur des flammes. »


RADIO

« Dans ses photos, tous les corps sont nus, amassés ou à deux, dans la nature ou en intérieur, corps de tous les âges, qui semblent en chemin, comme des mutants. »


WEB

« Vanda Spengler photographie des corps nus depuis environ douze ans, mais son travail n’a rien d’érotique, dit-elle. Elle affiche ses photos dans des lieux publics, lors d’expositions pirates, pour confronter les gens à cette question : que dévoile REELLEMENT la nudité ? »

« Non ? Normal. Personne ne sait. Gilles est un «manteau de peau». Cet inconnu pose nu. La photographe Vanda Spengler l’a adopté comme muse. Avec une dizaine d’artistes, elle fait de Gilles le fil rouge d’une exposition intrigante intitulée «g\’il.les\». »

« Il est vous, il est nous, Il est tous et pourtant Il est singulier. Être fragile à la démarche hésitante Il sera notre fil rouge, notre inspiration. Entre introspection et don total de lui-même Il se cherche et nous cherchons avec lui les réponses aux questions humaines. Tantôt candide tantôt memento mori, Il incarne par sa présence et dans sa chair à la fois l’intemporalité et l’emprise du temps, la vie et la mort.
Cette exposition collective met en lumière un astre atypique à travers des collaborations variées, nous faisant entrevoir ses multiples facettes énigmatiques. »

« Une expostion qui débutera le 2 octobre à Paris explore le sexe féminin sous toutes ses coutures. Autour d’ateliers et de table-rondes, l’organisatrice Juliette Drouar veut définir ce qu’est « être une femme » et le genre. »

« Une exposition d’oeuvres qui parlent de sexe et de femmes, de façon bienveillante et en remettant en question les normes et la pression subie par les femmes jusque dans leur intimité ? C’était du 1er au 15 octobre, au 59 rue Rivoli. »

« Pour sa première exposition, la nouvelle Galerie L’Aberrante dédiée aux femmes photographes accueille la série « Blocs de chair » de Vanda Spengler. Une expo qui donne le ton de cette galerie singulière. Sous le regard atypique de l’artiste et son univers fantasmé souvent inquiétant, les corps s’affichent, enchevêtrés, entassés, autant de formes désarticulées… mais percutantes. »

« Ce 2 octobre et pour quinze jours, l’expo « Des sexes et des femmes » investit l’espace d’expo du 59 Rivoli. Il s’agit du laboratoire de la création situé dans la rue du même nom. À travers des œuvres représentant le sexe féminin sous toutes ses formes, loin des normes habituelles, ce festival initié par Juliette Drouar, mêle expos/colloques/ateliers et vient questionner la notion de genre. »

« Visibiliser l’indicible, remuer les trous noirs de
nos consciences, exciser la gêne, rapprocher les genres, exterminer les limites. »

« En matière de photos érotiques, les femmes sont plus souvent devant que derrière l’objectif réservé aux hommes. Le contraire est rarissime. En cette rentrée, on change les habitudes. J’ai interviewé cinq jeunes femmes à l’avant-garde, presque toutes parisiennes, qui photographient les garçons nus. Elles m’ont raconté comment elles abordaient le corps masculin, loin des clichés et des diktats de la virilité. Et ça fait du bien de se rincer l’oeil à grande eau ! »

« Ce truc qu’on est des milliards à partager sur terre, l’enveloppe qu’on habite, pourquoi doit-elle être choquante ? Pourquoi la cacher ? Peut-on regarder les corps comme des objets, faisant partie d’un paysage ? Pourquoi les seuls corps qu’on a le droit d’afficher dans l’espace public sont les images érotisées des pubs et des magazines ? A son corps défendant, ce sont toutes ces questions que pose la photographe Vanda Spengler avec son travail.

« (…) Vanda Spen­gler trans­forme le réel par la pré­sence de la nudité.. Sur­git un jeu entre le réel et l’artifice, entre l’imaginaire et ce qu’il fait sourdre des appa­rences. »

« L’artiste crée divers céré­mo­niaux (par­fois inquié­tants) en ins­trui­sant des liens entre l’imaginaire et le réel. Ses pho­to­gra­phies ramènent tou­jours à la sidé­ra­tion. »

« Vanda Spengler, elle, ne se contente pas de photographier des bébés. Elle photographie des sentiments, des sensations autour de la maternité, de la relation au bébé. Et même pour moi qui ai choisi l’écriture comme moyen d’expression, ses photos à elle sont bien plus fortes que n’importe quel mot. »

« Le point essentiel, c’est que j’ai tenté de redéfinir ma conception de la beauté. Je voulais m’éloigner de l’esthétisation pour m’approcher de la beauté-force, authentique. Mes modèles ont des physiques hors-norme qu’il me suffit de suivre. »