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Je travaille auprès des enfants depuis 15 ans. J’ai toujours été plus à l’aise avec eux. Ils sont sans filtre, la rencontre est plus simple, sans code social alambiqué. Tu sais tout de suite s’ils te supportent ou pas. On gagne du temps. Je les trouve plus intéressants que les adultes aussi, plus à l’écoute de leurs émotions et de leurs fantaisies. Assez vite, j’ai préféré les cabossés. J’ai suivi tout un tas de gosses pas comme les autres, avec dyslexie, autisme, trisomie, troubles cognitifs ou moteurs en tout genre, hyperactifs, inadaptés à un système scolaire qui ne les aide pas des masses à s’intégrer dans un monde trop formaté.

J’ai rencontré plein de familles chouettes, je suis devenue éducatrice spécialisée auprès de Mya, Ulysses, Zuly, Noam et plein d’autres.

Mya adore les animaux, prendre le métro, les églises et les pâtes.

Zuly aime se déguiser, se maquiller, faire l’imbécile dans la rue et chanter à tue tête.

Noam connaît tout Disney par coeur, est obsédé par les écrans et peut avoir des troubles du comportement d’une extrême violence. C’est un énorme orage qu’il faut laisser passer, il ne peut absolument pas le contrôler.

Ulysses rigole tout le temps, très fort, c’est communicatif. Il s’habille toujours en couleurs, adore danser , les gâteaux aux carottes et les fêtes foraines.

A force de les voir tous les jours, j’ai eu envie d’ immortaliser des bouts de leur surprenante folie douce, juste un peu, pour me souvenir que leurs élans et leurs pas de côtés étaient beaux à observer, bien plus que nos lignes droites.